Livres-cadeaux ou choix personnels, passé le tourbillon des fêtes le calme revenu est plus que jamais propice à la lecture…
96 desserts allégés en sucre et en graisse
Des desserts sans douceur ni moelleux, est-ce nécessaire? Eh bien au moment où les premières bonnes résolutions de l’année commencent à se craqueler, la question ne se pose plus! Gourmande et… nutritionniste, l’auteure résume de manière très pratique les fondamentaux du repas sain avant de nous entraîner dans ses meilleures recettes. Ni artifices gustatifs ni succédanés de produits: mieux vaut équilibrer les «vrais» ingrédients, soigner ces délicieuses préparations et les savourer avec bonne conscience, quitte à renoncer à tout dessert de temps en temps. Jouable? Alors on commence tout de suite!
Passé sous silence
Une ambiance très réussie de roman noir à l’ancienne imprègne chaque péripétie de passé simple, dont l’enquête menée sous la plume impitoyable de Jacques-Étienne Bovard n’a de simple que le nom. Les étranges «non-meurtres» qui se multiplient dans la faussement sereine campagne vaudoise touchent à la fois aux questions actuelles d’écologie – dont la chasse au loup, le grand tabou – et aux relents de violence d’un groupuscule extrémiste ancien, peut-être pas aussi dissous qu’on le pensait. Mais là-bas le silence est d’or et le passé ne meurt jamais, inspecteur Borgeaud…
Le cahier d’Anthéa
Œil de biche traquée et coupe à la Louise Brooks, la jeune femme qui invite à découvrir ce cahier crée une atmosphère que Marie Javet enrichit de page en page! Cette histoire de rivalité mystérieuse entre deux gamines que tout oppose, mais qui au fond se connaissent peu, prend peu à peu une tournure inquiétante, sans qu’il soit possible de dire pourquoi… Avec son ambiance années trente et sa construction faussement limpide, Le cahier d’Anthéa – rien que ce prénom intrigue – tranche habilement sur le genre de plus en plus glauque du polar (même romand), sans sacrifier cependant ni le suspense ni la sourde inquiétude.
L’enlèvement de Sarah Popp
Dans son dernier roman, Rose-Marie Pagnard souligne sa parenté avec ces auteurs du nord de l’Europe dont elle admire l’art de mêler l’humour au tragique. Sarah Popp, écrivaine, est en Lituanie pour un festival de littérature. Son séjour prend un tour imprévu lorsque son vol de retour est annulé et qu’elle tombe sur Monsieur Anders, son ancien voisin. Il ne s’agit pas d’un hasard, car ce vieil homme aussi tendre que fou l’a traquée pour la convaincre d’écrire sur une chose qui lui est arrivée, il y a bien longtemps, dans la petite ville où elle a grandi. Sarah refuse car elle ne veut pas se souvenir. Elle est enlevée par Anders, et s’engage alors une virée rocambolesque dans la forêt lituanienne! Ce roman est autant une réflexion sur l’écriture de soi qu’une déclaration d’amour à la fiction, et à son pouvoir de réenchanter la réalité.
L’amour en bateau
Florides helvètes joue sur l’alternance de classiques redécouverts et de romans contemporains aux titres familiers – mais épuisés. Ainsi de cet Amour en bateau, version plus fantasque que satirique du fameux «Embarquement pour Cythère», qui frise allègrement la quarantaine et n’a pas perdu une once de sa cocasserie, ni de sa subtile compréhension du cœur humain. Ou des cœurs, car ils sont plusieurs à battre la chamade à rebours du timing dans cette comédie de deux cortèges de noces emmêlés impromptu. Si la croisière s’amusa, les amours prirent l’eau… Avec une ironie douce-amère, Vuillème dépeint les tourments minuscules et touchants de ludions attrapés par une mésaventure plus grande qu’eux.
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