Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux?

Ça bouge au rayon bonheur! Economistes, scientifiques et sociologues n’ont jamais autant planché sur le sujet. Idées chocs, trouvailles chouettes, on leur pique tout.

Pas plus de sous cette année? J’encaisse!
Une augmentation de salaire ne rend heureux que quelques mois. Après, on s’habitue. C’est prouvé: selon les économistes, c’est ce qu’on appelle l’adaptation hédoniste. En neuf mois, 40% du plaisir est déjà évaporé et il faut gagner encore davantage pour être satisfait. Alors, si notre patron refuse notre – bien méritée! – demande d’augmentation, on fera contre mauvaise fortune bon coeur…

Chouchoute ma soeur
On peut remercier sa frangine, même si elle vous piquait vos poupées et si, aujourd’hui encore, elle vous agace. Selon une enquête menée par l’université d’Ulster auprès de 600 personnes, grandir avec au moins une soeur est un gage de félicité et d’équilibre psychologique. Car même si on se chamaille, entre soeurs, on dialogue, on s’épaule, on se confie. Par contre, grandir avec un frère ou plusieurs donne lieu à des scores de bien-être plus faibles. L’explication? Les fratries masculines sont plus réticentes à partager leurs problèmes et leurs émotions. Et quid des enfants uniques? Grâce à leur faculté à compenser par une vie sociale plus intense, ils obtiennent la moyenne en optimisme. Mais, pas de panique, à l’âge adulte, tout s’équilibre.

Je découvre l’art de la procrastination
En ces temps de management à la dure, on a la tentation d’en faire toujours plus. Grave erreur, selon John Perry, chercheur à Stanford (Etats-Unis), auteur de «La procrastination: l’art de reporter au lendemain» (éd. Autrement). Mieux vaut savoir mettre la pédale douce (dans la mesure du possible) et libérer du temps pour surfer sur Internet, lire le journal, parler à ses collègues et… finalement trouver des idées lumineuses qui s’imposent naturellement. Autre bonus à ce recul: les problèmes qui paraissaient si urgents à régler se résolvent souvent d’eux-mêmes, si on ne se dépêche pas de les résoudre. La procrastination, c’est tout bénéf!

Je souris façon Julia Roberts
Être de bonne humeur pousse à sourire, mais l’inverse est également vrai. Depuis Paul Ekman, le psychologue américain, spécialiste de la communication non verbale, dont les travaux ont inspiré la série TV «Lie to Me», on sait que le sourire active des centres de récompense dans la partie gauche du cerveau. Autrement dit, plus on sourit, plus on se sent bien. Mais attention, pas de sourire «cheese» ni de rictus gêné. Les lèvres doivent se déplacer vers le haut, les yeux se plisser et le muscle orbiculaire bouger: bref, un sourire pour de vrai! Bonus: sur www. museedusourire.com on découvre anecdotes (saviez-vous que 42 muscles sont mobilisés pour sourire?), citations, photos et oeuvres de 40 artistes.

Je mâche du chewing-gum… Nos enfants ruminent?
On arrête de leur faire la guerre. Selon la Saint Lawrence University à New York, le chewing-gum améliore la mémoire en activant le cerveau au niveau de l’hippocampe (zone capitale dans le stockage des données), booste les performances intellectuelles, lutte contre le stress et possède un rôle cardio-vasculaire comparable à une séance de gym! Votre remise en forme bonne humeur, vous la préférez à l’orange ou à la chlorophylle?

J’éteins la télé, surtout la nuit
Nous passons en moyenne 3h47 devant la télé… Or, selon une étude de l’Ohio State Medical Center (Etats-Unis), les hamsters exposés à la lumière artificielle des écrans dorment moins, mangent davantage, se déplacent peu et évitent leurs semblables. A haute dose, la TV augmente aussi les risques de dépression chez les humains en nous coupant de nos amis, de nos familles. Il est temps de planquer la télécommande…

Je potine sans complexe
Bon pour nous, le commérage? C’est ce qu’affirme l’université de Californie qui, dans un récent travail, explique que le potin renforce le sentiment d’appartenance au groupe, participe à la régulation de la vie en communauté et encourage la proximité. Cancaner crée du lien, réduit le stress et procure du bien-être, que l’on soit l’objet du ragot ou pas. Jamais plus on ne verra la pause-café de la même façon!

Je vise la médaille de bronze
Qui, parmi les médaillés olympiques, a le mieux profité de ce moment exceptionnel? Tous ceux qui ont décroché du bronze. Explication: les premiers ne peuvent espérer mieux, les détenteurs de l’argent sont déçus d’avoir échoué si près du but, tandis que les troisièmes se montrent simplement fiers d’y être arrivés. Et si on arrêtait de se mettre la pression?

Je chausse mes baskets
Marcher, courir… c’est bon pour la silhouette et le coeur, on le sait! Le sport aurait en plus une efficacité comparable à celle d’un antidépresseur de nouvelle génération. Et nul besoin de courir un marathon: un entraînement régulier plusieurs fois par semaine (20 min.) suffit pour voir s’envoler les symptômes d’une déprime. En cause? Les fameuses endorphines, véritables opiacés naturels, et la sérotonine, dont les dépressifs manquent. Elles montent en flèche lors d’un effort.

Je célèbre mes anniversaires dans l’allégresse
Connaissez-vous la courbe de la relation entre le bonheur et l’âge? Selon Daniel Cohen, auteur du best-seller «Homo economicus» (éd. Albin Michel), celle-ci a la forme d’un U. On commence donc très heureux dans la vie, mais ce sentiment s’estompe pour revenir plus tard. A 70 ans, on retrouverait ainsi le niveau de bonheur de ses 30 ans, et à 80, celui de ses 18 ans. L’âge mûr, explique Daniel Cohen, libère en effet des obligations, permet de renouer avec ses vrais besoins, apporte un sentiment d’abouti. A méditer au moment de souffler ses bougies.

Je m’occupe de mes amis
Les relations avec les autres sont les plus grands générateurs d’émotions positives, celles qui nous donnent la pêche et améliorent notre longévité, selon Martin Seligman, un des géants de la psychologie positive. Inutile de chercher des amis tous azimuts ou sur Facebook pour faire du volume: selon l’université de Californie, le chiffre idéal se situe à 4 amis et la limite à 12. Alors, on se le fait, ce dîner entre copains?