Prendre soin de son homme

Comme le disait Aragon: «La femme est l’avenir de l’homme.» Et c’est particulièrement vrai en matière de santé. Quand chouchou est malade, qui le bichonne et se soucie de lui comme de soi-même? Cette attitude est d’autant plus essentielle en cas de troubles sexuels ou de cancers, des sujets ô combien délicats! Entretien vérité avec les docteurs Alain Sermier et Laurent Vaucher, urologues réputés de la Clinique de Genolier.

Alors que la gynécologie s’étale à longueur de magazines, l’urologie reste sagement confinée au monde médical. Mais qu’entend-on exactement par ce terme?
Dr Alain Sermier: L’urologie traite aussi bien des cas de cancers du rein, de la vessie et de la prostate que des aspects fonctionnels liés à ces organes, tels les calculs rénaux ou l’incontinence – une affection qui touche tant les hommes que les femmes.
Dr Laurent Vaucher: On le sait peu, mais l’urologie concerne aussi les problèmes hormonaux, les troubles sexuels et la fertilité.

Comment intervenez-vous dans ce cas?
Dr L. V.: De très nombreux patients nous font part de leurs troubles érectiles et de l’impact sur leur vie de couple. Des personnes qui depuis cinq à dix ans n’ont plus de vie intime et n’ont pas osé aborder ce problème avec leur médecin, par inhibition ou gêne. Or il faut en parler, car les traitements existent et sont tout à fait performants. Plus on attend, plus ce genre d’affection devient difficile à soigner, même si cela reste possible.
Dr A. S: A souligner, lors de rapports sexuels trop courts, un nouveau traitement est également disponible depuis un peu plus d’un an. Très bien toléré, il corrige efficacement le problème.

Une femme doit-elle accompagner son homme chez le spécialiste?
Dr L. V.: C’est un soutien sans égal et nous le proposons fréquemment aux couples, en particulier au moment du diagnostic d’un cancer avec l’explication des traitements qui en découlent. Ceux-ci comportent un effet physique, changent l’image corporelle, mais également la vie à deux. En outre, il est toujours plus rassurant que l’épouse soit présente afin d’éviter que l’information ne subisse une distorsion. N’oublions pas que ce sont les proches qui demeurent le plus en prise avec les malades.
Dr A. S: Par exemple, lorsqu’une femme souffre d’un cancer de la vessie invasif qui nécessite une opération lourde, on observe fréquemment qu’elle dispose d’une force intérieure particulièrement développée. Elle empoigne le problème à bras-le-corps et affronte la réalité. Fort heureusement, aujourd’hui une nouvelle tendance se dessine: limiter le plus possible les opérations si elles ne sont pas absolument indispensables. La Clinique de Genolier vient d’ailleurs d’acquérir Artemis, la machine la plus performante du monde en matière de diagnostic du cancer de la prostate, pour visualiser de manière extrêmement précise les zones suspectes et de choisir le traitement le plus indiqué, permettant parfois d’éviter une intervention chirurgicale. Un pas immense dans notre domaine et une première en Suisse romande.


Dr Alain Sermier
Spécialiste FMH en chirurgie et urologie opératoire à la Clinique de Genolier

Dr Laurent Vaucher
Spécialiste FMH en urologie opératoire à la Clinique de Genolier