Mes objets ont plusieurs vies

Upcyclage et compagnie
Un appartement, une maison qui regorge d’objets dont on ne se sert plus et que l’on entasse dans un galetas poussiéreux ou dans un recoin visité par les seules araignées, vous connaissez?! Dans mon foutras personnel, j’ai découvert deux vieilles couvertures de laine, l’une bleue, l’autre brune, qui encombrent une malle d’osier. Puis, sous l’escalier, une paire de chaises oubliées à l’assise abîmée. Qu’en faire? Les transformer? Les donner? Les vendre? Ma réflexion mérite bien un article.

Première étape: j’upcycle
Sans être de la trempe des frères Freitag, je me mets en tête de fabriquer avec les premières de jolis coussins qui couvriraient les secondes. Une amie douée de ses dix doigts ne m’a-t-elle pas dit que la pure laine était une merveille à broder?! Est-ce réaliste ou bien mission impossible? Je me lance mais j’ai envie de soutien, de conseils et aussi de matériel… Je ne passe pas par la case tutoriel du Net, je préfère le concret, le contact. Je cherche un atelier qui accueillerait mon idée créative et m’accompagnerait pas à pas dans la réalisation de mes dessus de chaise. Eurêka! J’en trouve un ou plutôt je trouve mieux, un cours de quatre jours qui me permettra, accompagnée par un artisan tapissier, de redonner vie à mes deux chaises usées en les rendant uniques. Seul souci, le matériel est fourni, mes couvertures passent à la trappe pour l’instant. L’expérience à venir vaut bien cet ajustement.
Nulle part ailleurs, déclencheur de bonheur, Yverdon,
www.nulle-part-ailleurs.ch

Deuxième étape: je donne
J’ai sur les bras mes couvertures, mais pas seulement, car j’ai trouvé à la cave de vieux outils prêtés puis oubliés par un oncle bricoleur. Ces outils me parlent un langage proche du javanais et d’autres que moi sauront à coup sûr en faire un meilleur usage. J’apprends alors qu’il existe des coopératives de partage d’objets. Elles fonctionnent comme des bibliothèques où les membres, moyennant cotisation, empruntent à loisir l’outillage dont ils ont besoin. C’est bien là que je veux laisser les scies à métaux et les rabots de mon tonton. Il avait le geste sûr, le partage au coeur et horreur du gaspillage, pourquoi n’y ai-je pas pensé avant?!
La Manivelle, coopérative bibliothèque d’objets, Genève,
manivelle.ch

Troisième étape: je m’essaie à la vente
Je n’ai toujours pas réglé mon histoire de couvertures, mais j’ai beau les regarder sous toutes les coutures, elles sont invendables. Si je fouille mon armoire, par contre, je vais bien tomber sur une robe achetée un jour de déprime et jamais portée depuis. La voilà! Il y a forcément un magasin de seconde main en ville. Mais oui! Je me rappelle de cette boutique au nom rigolo de la vieille ville. J’appelle. Avec un peu de chance, la responsable sera intéressée par ma robe et d’accord pour récupérer mes vieilles couvertures comme élément de décor pour sa vitrine… Sinon, je m’essaierai à la vente en ligne. Comme mes objets ont plusieurs vies, je peux bien me lancer ce défi.
Moule Frip’, Fribourg,
https://fr-fr.facebook.com/moulefrip
Mon vide dressing, pour vendre et acheter des vêtements en ligne en Suisse,
www.monvidedressing.ch


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