Le zéro déchet s’empare de la Suisse romande!

La Suisse produit environ 700 kg de déchets par an et par habitant. Un total dont près de la moitié termine à l’incinérateur et produit, bien entendu, de la pollution atmosphérique. Si l’autre moitié est recyclée, des Suissesses veulent aller plus loin et s’engagent via des associations ou des blogs pour le zéro déchet.

Natalie et Julie sont deux femmes bien décidées à réduire leurs empreintes! Admiratives du mode de vie de Béa Johnson, pionnière à San Francisco du mouvement zéro déchet, elles appliquent à leur vie quotidienne le fameux principe des 5 R et créent en 2015 l’association ZeroWaste Switzerland. Depuis, elles organisent des ateliers interactifs dans l’ensemble du pays. Leur mot d’ordre: «Le déchet le plus facile à recycler est celui qui n’existe pas!» On aurait bien envie de leur emboîter le pas… Pourquoi ne pas démarrer avec les biodéchets? Ils constituent environ 30% de nos déchets domestiques. Dans son blog, Valérie Borioli Sandoz, animatrice elle aussi d’ateliers zéro déchet, fait l’apologie des lombrics et de leurs déjections. Les Eisenia foetida, nommés pudiquement «vers rouges» ou carrément «vers à fumier», coûtent un peu plus de CHF 50.– les 500 g. Si les adopter n’a, a priori, rien de glamour, ne passons pas à côté de leur redoutable efficacité.

L’art du compost
Motivée, j’ai interrogé mon ami Jean-Luc, dont le compost me fait pâlir d’envie. Sans hésiter (le partage étant au coeur de la démarche zéro déchet), il me livre sa recette pour un compost réussi: se munir d’un pot de fleurs, d’un diamètre minimal de 40 cm et d’une hauteur de 30 cm au moins, que l’on remplit d’une mince couche de terre où l’on dépose les précieux lombrics. Respecter ensuite les bonnes proportions: une partie de gazon ou d’herbe, une partie de feuilles, une partie de déchets ménagers. Enrichir le mélange de vieux journaux découpés ou de copeaux de bois, les fibres sont primordiales dans le processus de dégradation. Arroser régulièrement et raisonnablement le tout pour maintenir le taux d’humidité qu’adorent nos petits vers. Enfin, savoir patienter car il faut compter une année avant de l’utiliser. La lenteur est une autre des vertus de l’art du compost. Ralentissons donc et émerveillons-nous devant cette terre qui se crée à chaque instant sous nos yeux. Magique!

Les 5 R
REFUSER les objets superflus (prospectus, échantillons gratuits, tickets de caisse, sacs et gobelets en plastique…). RÉDUIRE la quantité au profit de la qualité (on covoiture, on réduit ses emballages…).
RÉUTILISER ce que l’on consomme, consommer collectif ou d’occasion et réparer au maximum.
RECYCLER ce qu’on ne peut ni refuser, ni réduire, ni réutiliser.
COMPOSTER (rot en anglais) les déchets organiques qui, décomposés, enrichissent la terre de leurs nutriments.


CARNET D’ADRESSES
ZeroWaste Switzerland propose à Genève, Carouge, Yverdon, Bulle, Neuchâtel et La Chaux-de-Fond des ateliers thématiques pour des solutions durables et un mode de vie plus sain.
zerowasteswitzerland.ch/events

Au bocal du coin, à Romont, permet de fabriquer ses propres produits ménagers, de découvrir l’utilité des couches lavables ou comment faire du pain au levain.
aubocalducoin.ch

Les paillettes vertes, à Lausanne, invitent à des ateliers «Lessive», «Shampoing et soins naturels», «Mes trois produits de base»…
www.lespaillettesvertes.ch

Côté blog, celui de Valérie Borioli Sandoz: blogs.letemps.ch/valerie-sandoz se veut engagé tandis que Lausanne en vrac promeut une vie sans emballages, lausanne-envrac.ch


PHOTO: WWW.ADOBE.COM/DARIA