L’acceptation en mouvement #FEMMESPROJECT

Animée par une sensibilité à fl de peau et une passion dévorante, Vanessa Costanzo est de ces artistes aux mille et une facettes que l’on n’arrête jamais. Directrice de l’école de danse Neptune à Vevey, prof, coach, maman mais femme avant tout, elle a profité de la pause imposée par la pandémie pour concrétiser un rêve enfoui depuis longtemps: révéler les femmes à elles-mêmes et à leur beauté à travers la danse, notamment. Rencontre.

 

Quand et comment est né le #femmesproject?
L’idée me trottait dans la tête depuis des années déjà. Mais tout s’est précisé en novembre dernier, lors d’une soirée entre amies. Je leur ai proposé un shooting improvisé. Le temps d’un instant, oser s’assumer pleinement devant l’objectif… Ce fut un moment d’échange et de partage unique, durant lequel je les ai vues littéralement changer de regard sur leurs corps, s’affranchir de leurs complexes et s’affirmer, belles et confiantes. Le résultat fut sur-prenant de beauté et une véritable révélation pour elles et pour moi. Le premier thème, «Merveilleuses», était né et, avec lui, #femmesproject.

Quel est l’objectif et à qui s’adresse ce projet?
A l’approche de la quarantaine, je désirais créer un espace où des femmes de 30 ans et plus puissent s’évader et exprimer leur sensibilité de femme, d’épouse et de mère autrement que par les mots, notamment à travers le mouvement et la danse. Au-delà de la photographie, le projet a donc rapidement pris de l’ampleur pour devenir une aventure artistique polymorphe. Entre shootings photos, chorégraphies et courts métrages, Chaque nouveau thème se transforme désormais en un vrai défi artistique et émotionnel. Aujourd’hui, le projet réunit 15 professionnels de la compagnie Neptune et plus de 50 femmes, amies, amatrices et novices! Il se dégage une véritable douceur et
une certaine fragilité d’«I Fly».

Quelle était l’idée derrière cette première chorégraphie?
Après trois autres projets photographiques, intitulés «Hommage à Elles», «Mère-Fille» et «Sans Artifices», j’avais envie que celles qui le souhaitaient puissent s’appréhender en tant qu’artistes. Je voulais qu’elles se sentent libres, qu’elles lâchent prise et qu’elles s’envolent grâce à la danse… Réalisée par Deborah Stumpe et capturée dans un court métrage au Palace de Lausanne, «I Fly» est une chorégraphie tout en apesanteur, qui sublime notre rapport au corps et à l’autre. En tant que danseurs, il faut en effet une confiance absolue en soi et en son partenaire pour effectuer notamment les portées… Au-delà du challenge technique, ce fut une expérience émotionnelle d’une intensité rare, qui nous a toutes et tous transformés.

Pourrait-on dire que #femmesproject a également changé votre propre rapport à la danse?
Absolument. Je dirais même que ce projet a été une véritable libération. En tant que directrice de mon école, je me dois de garder toujours un certain contrôle. Je ne peux pas faire ce que je veux. Lorsque je danse au sein de #femmesproject, toutes ces barrières tombent et je me sens enfin exister et danser en tant que «Vanessa». Bien évidemment, ma manière de danser, d’appréhender et même d’enseigner la danse s’en trouve profondément transformée.

Avez-vous d’autres projets à venir?
Bien sûr! Nous avons réalisé un deuxième court métrage le 20 juin dernier sur le thème des menstruations. Imaginée par Chloé Fayolle, cette création ultra-intimiste met en lumière la force merveilleuse qui permet aux femmes de procréer et qui, en même temps, les fragilise chaque mois. Un autre court métrage sur les années folles et une chorégraphie aquatique dans le lac Léman intitulée «Waters», qui traitera de la fluidité des mouvements, des ondulations et de la vie intra-utérine, sont également prévus entre les 18-19 juillet et 28-29 août.

Projets photos: www.instagram.com/vaness_neptune
Court-métrage «I Fly»:
www.youtube.com/watch?v=mbWHWey0CRI