La patience: ça s’apprend…

Une file d’attente qui n’avance pas? Un ordinateur qui mouline? Des résultats d’examens médicaux qui se font attendre? Un train retardé? Nos pistes pour mieux gérer les imprévus sans (trop de) frustration. 

On révise sa conception du temps afin de sortir du «tout, tout de suite», qui génère beaucoup d’impatience. C’est un travail quotidien qui passe par de petits détails: ne pas répondre immédiatement à un mail, se laisser quelques minutes pour trouver le nom d’un acteur au lieu de demander illico à Google, diviser l’addition de tête sans dégainer sa calculette… Côté shopping, sur Internet, on ne fait pas chauffer sa carte bancaire immédiatement. On enregistre son panier afin d’y revenir plus tard et on crée ainsi une attente «gérable». On s’entraîne de la sorte à ne pas être satisfait tout de suite. En prime, des études ont montré que plus on attend pour avoir quelque chose, plus on est content lorsqu’on l’obtient.

On se met dans de bonnes dispositions. «On ne peut pas être patient avec tout le monde», reconnaît Marie Winterthur, psychothérapeute intégrative et enseignante de méditation en pleine conscience*. Mais on peut choisir avec qui on veut et on peut l’être. On adore se faire une toile avec untel, mais il n’est jamais à l’heure? On ne lui donne pas rendez-vous devant le ciné dix minutes avant la séance, mais on se rejoint au chaud, dans un café, une demi-heure avant. Ça nous évitera d’arriver au début de la projection en mode cocotte-minute.

Il faut également savoir hiérarchiser. Si l’on est en train de préparer à dîner et que c’est notre sœur super-bavarde qui appelle, mieux vaut ne pas décrocher. Plutôt que de se montrer expéditive, on la rappelle au calme, dans la soirée.

On prend de la hauteur. On garde en tête que les imprévus ne sont pas «contre nous». Non, cette mamie ne fait pas ses courses à l’heure de pointe pour nous embêter. Elle a juste besoin de papoter. Idem avec les embouteillages. Les automobilistes ne sont pas ligués contre nous, ils travaillent simplement aux mêmes horaires que les nôtres. On profite de ce «temps libre» forcé pour faire ce que l’on n’a jamais le temps de faire: écouter un podcast, méditer, appeler un ami… Et avant de prendre des décisions importantes à la hâte («Ça ne va plus avec mon mec, je le quitte», «je n’ai pas eu ma promotion, je démissionne»), Marie Winterthur conseille de se remémorer les choses dans notre vie qui ont pris du temps, mais qui ont abouti à un résultat heureux. Oui, il y en a plein…

Je me calme grâce à la respiration abdominale. L’impatience est une réaction physique automatique qui se déclenche quand on est frustré: les muscles se tendent, le rythme cardiaque accélère… Respirer lentement par le ventre, pendant 3 à 5 minutes, plusieurs fois par jour, permet d’atténuer peu à peu cet état d’agacement.

Je préviens la frustration grâce à la méditation. À raison de dix minutes par jour, cette pratique apporte plus de souplesse men-tale et augmente la neuroplasticité du cerveau, pour s’adapter plus facilement à toutes les situations. Ce n’est pas notre truc? On se tourne alors vers le tricot, les puzzles ou un meuble à restaurer… Occuper les mains aide à revenir au corps, et ces activités obligent à persévérer pour obtenir un résultat final.

* Auteure de l’Almaniak 365 Jours de méditation en pleine conscience, éditions 365.

ET SI ON TENTAIT LE COACHING?
Julien Mosimann à Lausanne, www.julienmosimann.com
Sylvie Bouvier à Syens, www.sylvie-bouvier.ch
Mireille Spycher-Chabry à Genève, www.mcscoach.ch
Melina Favre à Marly, www.coaching-lift.ch

PHOTO: WWW.ADOBESTOCK_EMERALD_MEDIA