29 ans, un physique de premier de la classe et une rare insolence. Thomas Wiesel n’a peur de rien. Ni d’égratigner l’UBS qui l’a engagé pour animer son gala, ni d’allumer la direction de Nestlé au forum de l’innovation pour les PME. L’humoriste lausannois s’attaque à tous et à tout! Actuellement en rodage de son nouveau spectacle(*), Thomas Wiesel sera sur la scène carougeoise du Caustic Comedy Club les 19 et 20 avril, en attendant la tournée.
Une bonne blague, pour vous, c’est quoi?
Le «pour vous» est important, car l’humour est subjectif. C’est une grosse erreur de croire que tout le monde partage le même sens de l’humour. Je l’ai souvent faite. Une bonne blague, pour moi, c’est quand il y a du fond, un peu de vécu, quand on sent que c’est incarné!
Votre pire flop?
La semaine passée, on jouait dans le noir et j’ai rejoint le spectacle sans avoir vu mes collègues passer avant. J’entre en scène avec une lampe de poche et j’entends un spectateur dire «j’aurais pu vous aider». J’ai répondu sèchement «ce n’est pas parce qu’on est dans le noir que tu peux ouvrir ta gueule!» J’ai senti un gros malaise dans la salle et pour cause, la personne était malvoyante. Toute la salle savait, sauf moi!
L’adage idiot?
Tout ce qui tourne autour de la positivité. Genre si tu tombes sept fois, relève toi huit. Non, si tu tombes sept fois, arrête de faire ce que tu fais parce que visiblement, tu es nul!
Votre devise dans la vie?
Aucune.
Le genre d’enfant que vous étiez?
Calme, dans un coin. J’étais assez posé, plutôt cérébral et premier de la classe, mais j’avais le sens de la répartie.
L’adulte que vous rêviez d’être?
J’ai lu que l’adolescence s’arrêtait à 25 ans, je me sens encore entre-deux, mais j’aimerais devenir quelqu’un de serein, qui sait planifier sa vie à long terme, qui a des enfants et qui se pose moins de questions. Ca mouline trop!
La qualité que vous aimeriez avoir?
La fibre sociale. Je me dis, si j’échange 20 minutes avec quelqu’un, je ne saurais rien d’intéressant, à quoi bon? Ca me pèse d’avoir cette difficulté avec les gens…
Le défaut dont vous aimeriez vous défaire?
La paresse. Je passe mon temps à me mettre à écrire, ou à me dire que j’écris et à ne pas le faire!
Votre réseau social préféré?
Twitter. Comme outil de réaction à l’actualité, de commentateur social ou d’émulation entre les gens, c’est super, surtout du côté anglo-saxon.
Vos amis dans la vie réelle?
Ils sont très, très drôles.
Le truc dont vous êtes le plus fier?
Avoir réussi à faire rire avec des choses qui m’étaient douloureuses. L’humour est une arme puissante, je l’utilise comme une carapace.
Celui que vous n’auriez jamais dû faire?
Croire que je pouvais être à deux endroits en même temps. Quand je faisais des aller-retour à Paris toutes les semaines et que j’habitais dans un TGV.
La faute qui vous inspire le plus d’indulgence?
L’adultère. Je pense pouvoir pardonner facilement. Et puis, il y a différentes façons de trahir. Je ne mettrais pas forcément l’adultère en haut de la liste.
Celle que vous ne pardonnez pas?
La cupidité. Les gens qui amassent, qui ne partagent pas et créent des inégalités. Ça me bouffe! L’argent, c’est vraiment mon cheval de bataille.
Le cadeau de vos rêves?
Une famille. Je n’aime pas les biens matériels.
Celui que vous revendez illico sur eBay?
Tous les autres. Neuf fois sur dix, les cadeaux sont une obligation. Je ne comprends pas cette idée.
Votre dernier fou rire?
Inracontable! C’était autour de la mort de quelqu’un. Un ami a fait une blague, il y avait la moitié du groupe qui était atterré par ce qu’il venait de dire et l’autre pliée de rire, dont j’étais. Que ce ne soit pas acceptable de rire d’un drame ou interdit rendait le truc encore plus drôle.
Votre prochain coup de gueule?
Là, je dois écrire sur la nouvelle cigarette à base de tabac chauffé. Soi-disant moins nocive… Bien sûr!
* www.thomaswiesel.com / www.causticcomedyclub.com