Une garderie itinérante dans les théâtres valaisans

Voilà un projet innovant! Née de la rencontre d’une éducatrice et d’un homme de théâtre, La Machinerie permet aux parents de s’adonner aux plaisirs de la scène sans culpabiliser tandis que leurs enfants profitent d’activités culturelles et créatives de qualité. La Loterie Romande soutient l’originalité et la nouveauté.

Rachel Abbet-Tscherrig,
éducatrice de l’enfance diplômée et initiatrice du projet
Mon mari est programmateur de théâtre et nous allions beaucoup au spectacle avant d’avoir nos enfants. Après le premier, nous y sommes moins allés et avec le deuxième plus du tout. J’ai travaillé dans une crèche pendant onze ans, puis j’ai repris des études. Ce projet m’est alors apparu comme une évidence. C’était le moment, il fallait que j’essaye. J’ai rencontré les directeurs des principaux théâtres du Valais qui ont tout de suite été motivés. Pour la saison 2017-2018, j’ai une offre de trente dates sur quatre lieux. Comme éducatrice, j’assume le côté garderie et je suis accompagnée d’un intervenant culturel. La garderie ouvre une demi-heure avant la représentation et reste ouverte une heure après, le temps pour les parents de sortir tranquillement et de boire un verre. L’intervenant culturel anime un atelier ou bien joue un spectacle pour enfants. Nous avons des comédiens, des conteuses, des danseurs, des musiciens. J’ai concocté un programme qui permet de varier les plaisirs, chaque intervenant est différent. Ensuite, les enfants ont le temps de jouer, de lire et de partager un bon goûter. Nous prenons au maximum dix enfants pour assurer la qualité et la chaleur de l’accueil. Puis le coût a été réfléchi pour que ça revienne moins cher aux familles qu’une baby-sitter: CHF 15.– pour un enfant, CHF 10.– pour le deuxième et CHF 5.– pour le suivant. Des mamans seules ou des couples qui ne sortaient plus font appel à mes services. Je suis contente car c’est l’objectif: redonner aux parents l’occasion de retourner au théâtre tout en initiant les enfants aux arts du spectacle.

Vanessa Thuriot,
maman et spectatrice
J’ai cinq enfants et j’ai eu une espèce de parenthèse culturelle où je n’arrivais plus à aller au théâtre. Alors j’ai trouvé l’idée de La Machinerie formidable. La première fois, mon petit dernier de 4 ans n’était pas du tout enclin à y aller. Il y avait une conteuse, il a joué, goûté et quand on est rentré, il m’a dit: «La prochaine fois, je mets mes chaussures très vite pour y aller.» D’habitude, quand je vais au théâtre avec mon mari, nous le laissons avec ses frères et soeurs aînés. Là, l’avantage, c’est qu’il nous accompagne au théâtre où il a un spectacle et des activités pour lui. Il n’y a aucun stress, nous sommes en confiance car il est pris en charge par une éducatrice expérimentée et quand on se retrouve, parents et enfant, nous sommes satisfaits. Puis, comme nous sommes dans une région avec peu d’offres pour les 3-4 ans, ça lui donne une ouverture au théâtre et à la culture. Je me rends compte de tous les bénéfices qu’il en retire et nous aussi. Si je fais le parallèle avec La Lanterne Magique, un projet qui a essaimé jusqu’en Amérique latine, La Machinerie mériterait d’avoir le même rayonnement car elle participe à l’éducation culturelle des enfants. L’essayer, c’est l’adopter!

Informations et programme sur: www.la-machinerie.ch