Les femmes montent en puissance

Le Salon de l’automobile de Genève ouvre ses portières sous peu. Voilà qui intéresse toujours plus la gent féminine sachant qu’elle participe à 91% dans la décision d’achat d’un véhicule. Mesdames, démarrez les premières!

Le temps où Madame parlait tricot et Monsieur mécanique semble remonter au pliocène. Au XXIe siècle, les femmes tiennent la dragée haute à ces Messieurs lorsqu’il s’agit de choisir leur carrosse. Mais quels sont les critères qui président à ce choix?

Garder la ligne
Sans surprise, la fiabilité est le premier critère pour 97% des Suissesses. Elles sont toutefois encore partagées quant au choix d’une motorisation: à essence, électrique ou hybride. Vient ensuite la ligne avec 89% d’attention pour le design, bien avant le choix du coloris. Pour la gamme compacte, les faveurs de ces dames vont en priorité aux modèles Mini Cooper, Fiat 500, Polo, Golf, Beetle et Citroën DS3, et pour la voiture familiale, aux Audi A3, Tesla, Mercedes classe S et Range Rover. On se permettra aussi d’évoquer la Porsche 911 ou la Jaguar F-type, objets de tous les fantasmes féminins, avoués ou pas. La conseillère fédérale Doris Leuthard semble suivre la tendance puisque son véhicule de fonction depuis 2014 n’est autre qu’une luxueuse Tesla S85 noire au tempérament racé! Un véhicule électrique, voilà le bon exemple lorsque l’on dirige le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication!

Big is beautiful
A armes égales avec le design, avec 89% le second critère de choix concerne l’agencement intérieur: plus il y a de place, mieux c’est. En particulier pour les sièges auto des enfants, les courses, etc. La sécurité s’avère également un facteur très important dans la décision d’achat. D’où l’engouement pour les 4×4 et autres véhicules hauts qui rassurent. Les femmes veulent de l’espace pour ne pas être directement exposées en cas de choc. Pour répondre à cette demande, les constructeurs ont augmenté ces dernières années la taille des habitacles de près de 20%!

Finis les poncifs
Mais attention, la gent féminine n’est pas dupe et il ne s’agit pas de nous typologiser comme un entomologiste le ferait avec des papillons. Preuve en est, le récent fiasco médiatique suite au lancement d’une «voiture pour les femmes», initié conjointement par SEAT et Cosmopolitan. Baptisé « Mii», ce mignon petit jouet violet n’a pas du tout plu aux femmes et a provoqué un tollé sur la Toile avec ses clichés à la limite du sexisme: «facile à garer», ses jantes strassées et ses phares «façon eye-liner pour accentuer l’oeil», sans parler de son habitacle idéal pour «les séances de karaoké improvisé, les changements de tenue à la dernière minute, les sessions de ragots pleines de rebondissements et les petites siestes d’urgence». Comme si nous n’étions que des écervelées avec rien de plus important en tête que de matcher la couleur de notre voiture avec celle d’un sac à main ou d’un vernis à ongles… Face à la bronca générale, notamment celle de la puissante CNN, la marque automobile n’a eu d’autre choix que de publier un communiqué pour préciser que la Mii ne s’adressait pas forcément à toutes les femmes… Eh oui, il faut ouvrir les yeux et remiser aux oubliettes les codes prétendument féminins selon lesquels ces dames ne s’intéresseraient qu’aux petites voitures pratiques ou qu’elles ne savent pas aborder les créneaux.

Carsharing sinon rien
Et demain, comment s’oriente la tendance? Si l’on en croit les gourous du secteur, posséder sa voiture ne sera bientôt plus considéré comme une nécessité. Avec le développement des plateformes communautaires de type Uber, e-covoiturage. ch, blablacar, Mobility, etc., nos habitudes sont en passe d’évoluer: un véhicule ne nous apparaîtra plus comme un bien physique, mais comme un simple moyen de transport. A partager entre tous. A méditer…

LE SAVIEZ-VOUS?
Près de 51% des Suissesses achètent leur voiture seule sans consulter leur mari et elles sont 61% à s’occuper de l’entretien technique de leur véhicule. Pour l’achat d’une voiture familiale, ce sont les épouses qui décident à près de 70% ! Dans l’Hexagone tout proche, les stages de récupération de points (ôtés en cas d’infraction au Code de la route) sont trustés à 90% par nos congénères masculins.